Un cadre de vie évolutif
Le paysage est l’espace que l’on embrasse du regard. Mais ce regard n’est pas neutre, il est forcément teinté de subjectivité. Dans sa représentation la plus courue, le paysage minier est noir, définitivement noir, pourtant la réalité est beaucoup plus complexe.
Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais offre de multiples visages.
Une histoire longue de trois siècles a donné naissance à des paysages très divers qui ont ensuite évolué à des rythmes différents.
L’image de la mine associe traditionnellement trois éléments essentiels : la fosse, le terril et les cités. Mais si l’on y regarde d’un peu plus près, à côté des outils de production (carreaux de mine, chevalements), on trouve des outils de transformation (cokeries, centrales thermiques, briqueteries), des lieux de stockage des déchets (terrils), des lieux de vie (corons, cités) et des moyens de transports comme les chemins de fer et les voies fluviales.
L’apparition d’un paysage minier ne répond donc pas à un projet global originel mais résulte plutôt de considérations spécifiquement économiques et techniques ; le souci esthétique ou encore celui du respect de l’environnement sont toujours restés accessoires.
Peu à peu, le paysage minier s’est imposé au regard des habitants de la région qui ont fini par s’y attacher et l’ont même souvent défendu.
Aujourd’hui, ce paysage est considéré comme élément constitutif d’une identité et d’une mémoire collectives à l’échelle mondiale avec l'inscription du bassin minier sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.